De Castellu (Brando) à Poghju (Sisco) : 14 km
De Poghju (Sisco) à Ornetu (Pietracorbara) : 15 km
D’Ornetu (Pietracorbara) à Porticciolu (Cagnano) : 10 km
De Porticciolu (Cagnano) à Piazza (Luri) : 8 km
De Piazza (Luri) à Meria (CD 35) : 14 km
De Meria (CD 35) à Poghju (Tomino) : 7 km
De Poghju (Tomino) à Bettolacce (Rogliano) : 8 km
De Bettolacce (Rogliano) à Barcaghju (Ersa) : 15 km
De Barcaghju (Ersa) à Camera (Centuri) : 15 km
De Camera (Centuri) à Pecorile (Morsiglia) : 5 km
De Pecorile (Morsiglia) à Metimu (Pino) : 11 km
De Metimu (Pino) à l’Annunziata (Barrettali) : 10 km
De l’Annunziata (Barrettali) à Pieve (Canari) : 6 km
De Pieve (Canari) à Albu (Ogliastro) : 8 km
D’Albu (Ogliastro) à Lainosa (Olcani) : 7 km
De Lainosa (Olcani) à Nonza : 11 km
De Nonza à l’Annunziata (Olmeta di Capicorsu) : 6 km
La Route des chapelles, c’est quoi ?
Le Cap Corse est riche d’un patrimoine civil, militaire et religieux exceptionnel.
La Route des chapelles va vous permettre de découvrir, sur un trajet de 170 km, dix-huit chapelles, une par commune.
Romanes ou baroques, émergeant du maquis ou s’élevant dans un hameau, ces dix-huit édifices ont chacun leur histoire. Ils seront ouverts à votre demande. Et vous en serez ainsi les visiteurs privilégiés. Des fresques les plus anciennes de Corse à Brando à l’oratoire de la fille de Gustave Eiffel à Pino, en passant par le bénitier des chevaliers à Canari et le mariage mystique de sainte Catherine à Pietracorbara, vous découvrirez une Corse hors des sentiers battus que seul le Cap vous offre en ouvrant ses chapelles. Grâce au Cap vivez la Corse autrement.
La Route des chapelles, patrimoine et développement
Le Cap Corse possède un patrimoine architectural considérable : le patrimoine militaire et défensif des tours du littoral ; le patrimoine civil des hameaux traditionnels et des maisons des Américains ; le patrimoine cultuel et religieux des églises, des chapelles et des tombeaux.
L’association « Chemin de Lumière » a réalisé, en 2009, le « Chemin de Lumière de chapelle en chapelle ». Avec cette « Route des chapelles du Cap Corse », que nous lançons en 2016, nous allons plus loin dans la découverte de ces édifices sacrés. Leur nombre exact n’est pas connu, mais on en compte, par exemple, dix à Sisco et dix-sept à Luri. A côté de quelques chapelles privées il existe quasiment une chapelle par hameau. C’est dire la richesse et la diversité de ces oratoires dont la construction s’est étalée du XIIe au XIXe siècle. Il existe au moins 120 chapelles dans les dix-huit communes du Cap Corse qui composent la communauté de communes.
En général ces chapelles sont fermées toutes l’année et n’ouvrent qu’un jour par an, au moment de la fête votive. Il y a certes des contre-exemples comme Sainte-Catherine à Pietracorbara ou Saint-Roch à Ogliastro qui, elles, restent ouvertes hiver comme été. Mais elles sont l’exception qui confirme la règle.
Or, ces édifices ont été souvent restaurés. Les municipalités, les associations se mobilisent pour les entretenir et y engager les travaux nécessaires. Mais, dans le même temps, du fait du recul de la pratique religieuse, ils ne remplissent plus les fonctions cultuelles qui étaient les leurs dans les siècles passés.
D’où la nécessité de créer de nouveaux usages afin de redonner vie à nos chapelles. Les mieux faire connaître, construire un tourisme à thème à partir de ces richesses patrimoniales, c’est participer à la fois à un devoir de mémoire et à une dynamique économique dont la Corse a besoin.
Maurice Mattei
Président du Chemin de Lumière
De l’intérêt éternel des chapelles…
Il faut dire bonjour aux chapelles. Chaque fois que vous en croisez une, saluez-là : elle le mérite. Que vous soyez croyant ou incroyant, catholique pratiquant ou athée militant, une chapelle, dans un hameau d’un village corse, ne peut vous laisser indifférent.
C’est qu’une chapelle est une parcelle d’Histoire, et une somme d’histoires, d’époques, de tranches de vie, malheurs et bonheurs mêlés. Elle transporte une part importante du vécu de la communauté villageoise sur plusieurs siècles. Elle est le fruit du travail et de la foi des hommes et des femmes. Ceux qui l’ont voulue. Ceux qui l’ont construite. Ceux qui l’ont entretenue, embellie, animée, à travers cérémonies et processions.
Dans le Cap Corse, comme ailleurs, certains de ces lieux sont devenus silencieux, comme si un voile d’indifférence les avait recouverts. D’autres ont été restaurés et vibrent d’une vie retrouvée, oasis de fraîcheur et de recueillement en plein cœur de l’été. Les visiteurs sont souvent sidérés de trouver de telles richesses à peine la porte d’entrée passée.
Voyez Saint-Jean-Baptiste à Morsiglia : les dorures baroques, les marbres en marqueterie, les cuirs ouvragés de Cordoue font de cet oratoire un lieu exceptionnel.
À quelques encablures de là, Sainte-Marguerite, à Centuri, est une chapelle en déshérence mais, en même temps, ô combien attachante. Il faut y aller le soir, quand le soleil va se perdre dans l’horizon.
À Brando, hameau de Castellu, Notre-Dame-des-Neiges offre sa rigueur romane et son abside en cul-de-four, ses fresques intérieures. C’est la surdouée des chapelles du Cap Corse.
On aimera, toujours dans le style roman, Sainte-Marie à Canari, hameau de Pieve, et la marque que les seigneurs du lieu ont laissée, indélébile, dans la pierre : un bénitier à hauteur de cavalier, signe extérieur de puissance temporelle plus que spirituelle.
Plus modeste mais toujours romane, est Saint-Paul à Meria. Un lieu de culte qui se mérite car il n’est accessible qu’à pied. Posé sur une hauteur, le bâtiment a été restauré de belle manière en 2014. Puissance du bâti, beauté d’un intérieur fragile : le lieu appelle au recueillement sur cette colline inspirée.
À Olmeta-di-Capicorsu la chapelle de l’Annonciation de Marie et son auvent protecteur accueillent les visiteurs qui se rendent au cimetière. Gardienne des morts et des vivants, l’Annonciation annonce la naissance du Christ.
Il faut aller à Ersa, hameau de Barcaghju, tout près de la mer, pour accéder à Saint-Roch, chapelle néo-classique et baroque à la fois, dressée sur un pré où poussent, au printemps, les asphodèles.
On aimera aussi Saint-Antoine de Padoue à Porticciolu, hameau marin de Cagnano, d’où l’on peut admirer la voûte qui s’avance dans la ruelle, comme la coque inversée d’un bateau, si près des chantiers navals qui firent la richesse de la commune et de ses habitants.
À Ogliastro aussi, marine d’Albu, Saint-Roch protège les marins et les pêcheurs. La chapelle est aux avant-postes et surveille la mer.
Et puis il y a les oratoires que le maquis protège, comme à Nonza, le lieu consacré à sainte Julie : deux sources jaillissantes, symbole de fécondité, réponse divine au martyre de la sainte aux deux seins arrachés.
À Sisco, hameau de Poghju, Sainte-Marie-Madeleine est à chercher dans le maquis au bout d’un chemin pierreux. La récompense vient de ce rose parme sur cette façade néo-classique élevée-là comme un contre-point à Saint-Michel, la romane, qui semble, de son rocher, protéger la vallée.
D’autres chapelles sont au cœur des hameaux. À Olcani, Saint-Jean-Baptiste occupe une place de choix à Lianosa. A Pino, Saint-Roch (encore lui !) veille sur Metimu. La chapelle, construite avec des fonds privés, est devenue propriété de la commune.
À Luri, hameau de Piazza, c’est Saint-Philippe et Saint-Jacques qui partagent un lieu saint que l’on gagne de la route par une volée de marches comme on accède à un balcon sur la rue.
À Tomino, hameau de Poghju, Saint-Roch, toujours lui, a son oratoire élevé entre deux tours, l’une ronde et l’autre carrée.
À Pietracorbara, Sainte-Catherine d’Alexandrie, dresse son ombre sur le mur d’une tour génoise du XVe siècle. Elle est un havre de paix dans le hameau d’Ornetu connu pour la quantité de ses fours à pain et la joliesse de ses cheminées.
À Rogliano, hameau de Bettolacce, c’est la façade elle-même de Saint-Jean-Baptiste qu’il faut regarder tête renversée, le dos collé à la maison d’en face. La façade se dresse, immense pour le lieu, comme les murs pignons des villes hanséatiques de la Baltique et de la mer du Nord. Puissante audace du baroque et de ses formes les plus folles : une ouverture en forme de « dos de violon » magistralement réalisée, éclaire la chapelle dédiée à Saint-Jean-Baptiste.
C’est à Barrettali, hameau de l’Annunziata, que l’on terminera ce périple car l’Annunziata n’est pas une chapelle comme les autres. C’est une chapelle conventuelle, c’est-à-dire liée à un couvent, aujourd’hui en ruine, tenu, depuis 1573, par l’ordre des Servites de Marie. Et surtout, le baroque le plus flamboyant –et probablement très tardif- y règne en maître. Le stucateur -maçon spécialisé dans le travail de sculpture à la chaux- a fait montre de virtuosité : l’autel, les voûtes du chœur sont prodigieusement ouvragés.
Ici, plus qu’ailleurs, en ce lieu délaissé, tout n’est que luxe, calme et sainteté.
Dominique Antoni
Chapelles, mode d’emploi
Vous disposez, pour visiter chacune des dix-huit chapelles, d’un ou plusieurs numéros de téléphone. Nous vous conseillons d’anticiper et d’appeler votre contact local la veille de votre venue. Les personnes qui vont vous ouvrir la chapelle sont des volontaires bénévoles. Ils ne sont pas guides professionnels. L’information sur la chapelle se trouve sur l’application « monument tracker », et sur le guide « La Route des chapelles du Cap Corse » que vous pouvez commander : Chemin de Lumière. Hameau d’Orneto. 20233 Pietracorbara.
Remerciements
Ils sont la Route…
L’association Chemin de Lumière tient à remercier chaleureusement toutes les personnes qui ont participé à la réalisation de la Route des chapelles, de sa conception à son exploitation :
Anne-Cécile et Damien Antoni (Pietracorbara), association Petre Scritte, Elodie Baccarelli (Barrettali), Michèle Barth (Centuri), Martine Benvenutti (Pino), Maurice Bertoni (Canari), Mireille Boncompagni (Olmeta di Capicorsu), Alain et Sylvia Burroni (Pietracorbara), Marie-Dominique Cervoni (Luri), Dominique et Ghislaine Clerc (Tomino), Nenette Coudert (Brando), Tiphaine Delauney (Bastia), Antoine Lazarini (Sisco), Marie-France Le Pallec (Rogliano), Jean-François Mattei (Ersa), Maurice Mattei (Barrettali), Antoine-Dominique Martinelli (Meria), Nicole Mazotti (Luri), Jean-Toussaint Morganti (Ogliastro), Rémi Orunni (Pietracorbara), Maxime Paris (Pino), Angélique Pasqualini (Bastia), Reine Patrizi (Olcani), Annie Raffalli (Sisco), Mauricette Romiti (Cagnano), Eve Schneider (Nonza), Flora Vincentelli-Stella (Morsiglia).