Il y a plusieurs chemins dans le Chemin de Lumière : le premier chemin commence à Lapedina de Pietracorbara, hameau tout en hauteur, escaladé plus que traversé, puis vous vous engagez par une sente qui grimpe dans une végétation odorante. Ombre et soleil, rochers et gazon se succèdent. Vous traversez un monde disparu (la société agro-pastorale de la fin du XIXème siècle) qui se laisse deviner par quelques repères ténus. Le second chemin est celui de l’alta strada, la route haute, près du sentier des crêtes. Vous vous élevez alors entre ciel et maquis, vous dominer l’espace au dessus des vallées. La mer, immense borde votre horizon. Le troisième chemin est celui de la redescente : d’abord une marche à flanc de colline puis une piste blanche, taillée dans la montagne. Comme le soleil, vous êtes désormais côté ouest. La majesté des lieux -quelque chose d’âpre, de primitif et de vertigineux- s’impose à vous. Vous vous rapprochez ensuite du hameau « jumeau » de Lapedina : U Petricaghju de Barrettali. Ruelles, chapelles, sentier sous les chênes, cimetière : vous êtes arrivé(e) à Saint Pantaléon de Barrettali.
Photo : Marie Jourdain
1°) Hameau de Lapedina – Sellole :
Longueur : 4 250 m. Dénivelé : 620 m
A l’approche du hameau de Lapedina, la route forme une fourche. A la hauteur du panneau Lapedina CC indiqué « impasse », empruntez la route qui grimpe, à gauche. La route devient rapidement très pentue. Continuez sans jamais la quitter. Au bout de 600 m, la route s’arrête devant un petit pont sommaire. Sur la droite, des escaliers en ciment grimpent dans le hameau. Vous êtes à 350 m d’altitude. Prenez-les et suivez le balisage jaune du Chemin de Lumière.
Dans la montée qui vous conduit à la chapelle Saint-Pancrace, observez, à gauche, une très grande pierre plate, assez basse. C’est là qu’une habitante du village lavait son linge en le frottant. Juste en face, à droite, la maison en pierre à la porte en bois bleu n’est autre que la première école du village. Elle a été transformée en gîte rural. Poursuivez votre montée jusqu’à la chapelle (400 m d’altitude), fort bien restaurée par les Lapedinacci, (les habitants de ce hameau historique). La placette engazonnée, le mur-banc d’enceinte en pierres traditionnelles, la vue qui s’offre à vous font de ce lieu l’un des plus attachants de Pietracorbara.
Reprenez votre montée derrière la chapelle. Vous quittez le hameau par une petite prairie. Donnez un dernier coup d’œil au toit de la chapelle, il ressemble à la proue retournée d’un navire lancé dans le ciel. Le clocheton rustique, l’humble croix dressée en son sommet sont de belle facture. Le chemin reprend sur votre gauche au pied d’une yourte mongole dont la présence étonne à cet endroit.
Le chemin communal, bordé par deux murs, monte en pente raide et croise un ruisseau. Les pierres peuvent être glissantes. Ce sentier était emprunté, plusieurs fois par semaine, par les habitants de Lapedina qui montaient cultiver leurs champs sur les plateaux fertiles où poussaient les arbres fruitiers et les céréales.
Vous entrez dans un paysage qu’il n’est pas facile de « lire ». Il est fait de « traces » qui racontent l’histoire d’une société agro-pastorale et autosuffisante, aujourd’hui disparue. Maisonnettes agricoles, aire à blé, murs de soutènement ou de séparation, grottes aménagées pour les bêtes ou pour les hommes, tout cela est désormais englouti par le maquis.
Vous atteignez une petite clairière. Reprenez votre respiration en observant le gros rocher qui, à droite, au-dessus de vous, domine le paysage. C’est la Petra curbaghja, (la pierre aux corbeaux), qui, selon la tradition, aurait donné son nom à la commune.
Repartez vers les hauteurs. Après quelques minutes la voûte en branches d’un vieux châtaignier vous accueille. Passé cet endroit le chemin se divise en deux. D’abord, prenez celui de droite. Arrêtez-vous et écoutez : vous entendez le chuchotement de la source du Chiuselinu (le petit enclos). Faites 10 mètres et vous distinguerez le filet d’eau venue des montagnes. Elle sort d’une bouche moussue. Dégustez la au creux de vos mains.
Reprenez lentement votre montée, elle va durer une bonne vingtaine de minutes. Elle se termine sur un plateau (E Lenze) autrefois complanté en céréales. Reposez-vous quelques instants en profitant de la vue sur la vallée. Il vous suffit de vous déplacer sur votre gauche. Vous atteignez un rocher gris cendre recouvert de mousse sèche. Devant vous, les vastes espaces de la plaine s’étendent jusqu’à la mer. Derrière vous, le cirque du maquis grimpe jusqu’aux sommets de la montagne. Au printemps, les bruyères en fleurs éclaircissent de leur blancheur la masse des verts aux nuances infinies. L’arbousier et les cistes dominent, les genêts s’invitent dans le paysage. Le romarin joue sa partition bleue. En mai, avant les grandes chaleurs, le maquis est à son apogée.
Cette toison verte ferait frémir nos ancêtres : il y a un siècle tous ces terrains étaient propres et cultivés. L’eau de la source de l’Oriente et le plateau protégé des vents par la barrière montagneuse de l’Alticcione faisaient du lieu un coin fertile.
Reprenez le chemin sur la droite. Après une dizaine de minutes vous atteignez un endroit étonnant : U Frate (le moine), qui domine la vallée de ses 640 m.
U Frate, c’est d’abord un ensemble pierreux vert et roux. Un beau schiste prêt à l’emploi, des dalles lisses et lourdes, des linteaux déjà taillés par la nature. De la pierre à profusion et, à la pointe de cet espace minéral, une sorte d’animal dressé sur ses deux pattes, un totem à bec, le cou d’un aigle, tête pointée. Nos aïeux dont l’imagination religieuse était fertile, y voyaient un moine de pierre, le capuchon gonflé par le vent. Quelle que soit votre propre interprétation, la beauté du Frate intrigue. C’est le soir, lumière déclinante, qu’il est le plus étonnant. Sa face ouest s’éclaire, blanche, verte et rose, un peu comme le campanile de Sainte Marie des fleurs à Florence. Mais ici la nature est l’unique architecte de « l’œuvre » qui défie le temps.
Reprenez votre marche en direction du nord. Après dix minutes vous parvenez à un terrain plat, lui aussi était planté en céréales. Aujourd’hui, c’est le lieu de prédilection de l’hellébore de Corse qui fleurit en décembre. Le terrain, au printemps, est gorgé d’eau. Du gazon sauvage pousse par plaques : la pelouse de Campu merchju (c’est le nom du lieu-dit) tranche avec l’aridité du lieu. Il paraît aussi vert que du gazon anglais !
La source de Campu merchju est à quelques mètres: une large pierre plate vous permet de vous agenouiller pour goûter l’eau. Plus qu’une source, c’est une résurgence : l’eau semble remonter du sable schisteux.
Après la source, vous apercevez l’un des deux gros rochers des Termini (les confins). Ces deux gros rochers qui, du bas de la vallée de Pietracorbara, paraissent n’en faire qu’un, sont maintenant séparés. Ils ressemblent à deux grosses molaires plantées dans la gencive de la falaise. Le rocher nord est tout en rondeurs, en douces protubérances. Le vent a raboté la roche. Il a façonné un rocher de style « grotesque » et la lumière joue avec les anfractuosités de la masse minérale.
Le rocher sud, celui que l’on aborde en premier, est plus étonnant encore. D’un côté il est, lui aussi, en formes arrondies et surmonté d’une pierre qui paraît tenir à un fil. De l’autre, côté « intérieur », celui qui fait face à l’autre rocher, il tombe droit et net.
Une partie de la roche est littéralement colonisée par un lierre magnifique, sorte de pelisse verte qui adoucit la sévérité de l’ensemble. Entre les deux rochers, des murs de pierre ont été montés comme dans l’urgence. Ici, les hommes ont aménagé une bergerie sommaire pour les temps estivaux. Le rocher nord forme un auvent massif. On pourrait y dormir, la nuit, et s’assoupir en regardant les étoiles.
L’ensemble est sans apprêt, brut et beau comme le lieu. Cent mètres plus loin, vers le nord-est, montez sur le rocher au bout de l’à-pic. C’est un point de vue exceptionnel sur les vallées de Pietracorbara, Cagnano et Luri. Côté mer, l’archipel toscan s’offre à vous, avec, du nord au sud, Capraia, l’île d’Elbe, Monte Cristo et Pianosa, qui se détachent nettement par temps clair. Ces îles, posées sur la mer, vous paraîtront très proches.
Vous êtes arrivé aux Termini, pointe nord du territoire communal de Pietracorbara, « frontière » avec Cagnano. A gauche (ouest) l’Alticcione (1139 m) se tient à distance. Plus à droite, à l’avant-poste, le Monte Rossu (827 m) est la prochaine étape du chemin.
A trente mètres des rochers des Termini démarre, sur votre gauche, la véritable traversée du Cap. D’abord vous rencontrez un maquis bas, étiolé. Puis le sentier change de sens : il file à gauche, vers le sud-ouest. Il est taillé net, comme par une serpe géante. Il a été ouvert pour la première fois en avril 2008. Il s’enfonce dans un maquis exclusivement composé de bruyères et d’arbousiers. Après 300 m, retournez-vous : l’île de Capraia est là, toute proche, déposée sur le plateau de la mer, bleu et brumeux. Le sentier longe ensuite une maisonnette en ruine aux dalles immenses. Elle resurgit, dégagée de la masse végétale compacte. Elle a été, pendant plusieurs décennies, immergée dans un maquis profond.
Avant d’entamer la montée vers le Monte Rossu, arrêtez-vous un instant devant ces rochers verts et ocres. L’un ressemble à une compression du sculpteur César par le rythme plissé de la pierre. Au printemps, à cet endroit, on entend le bruit d’une cascade. Elle est à 400 mètres du chemin, cachée dans un renfoncement de la montagne. Vous arrivez au sommet de la montée. A droite, se dresse le Monte Rossu au dôme aplati. Devant vous le plateau de Balurina. Il offre au promeneur ses gazons vert acide pour le reposer de l’effort accompli. En mai, la bruyère illumine la houle sombre du maquis. L’endroit est simplement beau. Il vous reste à gravir le dernier tronçon de la montée, jusqu’à Sellole. Aridité des lieux : des sentiers à vaches partent dans plusieurs directions. Des cairns pointus vous montrent le chemin. Vous passez près d’un joli bois de buis, étrange à cet endroit. Une source venue de la terre serpente au milieu du massif. C’est une halte rafraîchissante avant les derniers 400 mètres qui vous conduisent jusqu’au plateau de Sellole, au pied de l’Alticcione.
2°) Sellole – Pinzu a Verghjine :
Longueur : 4 450 m. Dénivelé : – 380 m
Sellole n’est pas un col, mais un lieu de passage, une frontière invisible qui marque le basculement de l’est à l’ouest du Cap. C’est un éperon de pierres grises, tachetées de mousse verte, un vert acide, presque fluorescent. Le sol, par endroits, est engazonné, mais la végétation dominante est constituée de petits coussins piquants formés par de l’Euphorbia spinosa et des Anthyllis hermanniae. L’endroit est saturé de signes qu’il faut tenter de déchiffrer.
D’abord, matérialisés au sol, deux cercles, un petit de 8 m de diamètre et un grand de 33 m. Le petit cercle, situé au sud-ouest de Sellole, est très certainement une ancienne aire de battage (aghja) à céréales. Le grand cercle est plus mystérieux. Il est formé d’un amas de pierres qui dessine un arc de cercle incomplet. Est-on en présence, ici, d’un site cultuel païen ? C’est une hypothèse.
Ensuite, il y a les rochers. Certains ressemblent aux gargouilles d’une cathédrale. Le plus remarquable est celui qui émerge du maquis et paraît flotter sur la mer végétale: c’est l’hippocampe avec sa tête de cheval et son ventre arrondi, gonflé, « enceint » (chez les hippocampes, c’est le mâle qui accouche de sa progéniture).
De Sellole, le coup d’œil est imprenable. Versant est, quatre vallées s’ordonnent en alvéoles, du sud au nord. Sisco, aux collines évasées ; Pietracorbara, ensuite, reconnaissable par sa belle plage de sable et son Castellare (construit entre le XIIIème et le XVIème siècles) qui se détache de l’horizon; Cagnano, et ses hameaux aux toits de lauzes ; Luri enfin, plus au nord, large vallée riante avec son hameau marin et son port, Santa Severa, en bout de terre. Plus loin, vers le nord puis l’ouest, observez, les éoliennes de Rogliano et celles de Centuri, les îles Finocchiarole et la Tour de Sénèque. Vous avez, à Sellole, un condensé de Cap Corse, l’équivalent d’une photo aérienne, les pieds posés sur le plancher des vaches.
Quittez Sellole depuis l’aire à battre le grain (aghja). “Chemin de Lumière” est écrit sur une lauze près de l’aire. Le balisage redémarre à cet endroit.
Vous progressez ensuite à flanc de colline. Vous êtes dans le vallon de Luri « valle di Luri ». Il est sauvage, à la beauté sévère.
La pierre est grise comme la cendre. En contrebas du thym très dense tapisse les pierres et parfume l’endroit. C’est l’ancien tracé du Chemin abandonné en juillet 2017, plus pierreux, fait de montées et de descentes. La jonction entre les deux chemins se fait près de l’arrivée à l’Aghja parata, 200 m avant la fin de la piste.
Avant d’y arriver, levez les yeux : en hauteur, on distingue un chaos de roches zébré de failles et de formes bizarres. L’une d’elles ressemble à s’y méprendre au profil d’un singe -un babouin plutôt qu’un macaque- qui vous accompagne du regard. Profitez de la vue sur la vallée de Luri qui se trouve à vos pieds. Les immortelles à feuilles étroites (Murza) embaument l’air à cet endroit. C’est la fin du sentier. Vous prenez une piste. Elle va vous conduire jusqu’à Barrettali.
L’environnement est, désormais, plus minéral que végétal. Les schistes verts, lustrés, ressemblent à des pierres polies ou vernies. L’action même des bulldozers est encore visible dans les accotements du tracé. La roche est orange, noire et verte. Des fleurs poussent dans les craquelures de la pierre et sur la route elle-même.
Au bout d’une longue ligne droite, vous atteignez un portail en acier galvanisé qu’il vous faut ouvrir puis refermer derrière vous. Poursuivez votre descente sur ce tronçon de piste en terre, tantôt ocre, tantôt blanche.
Vous voilà en vue de Pinzu a Verghjine que vous atteignez après quinze minutes de marche. Des panneaux de bois vous indiquent les différentes directions. Attention : les temps de parcours indiqués sont très approximatifs.
3°) Pinzu a Verghjine – hameau de A Chiesa (Saint-Pantaléon)
Longueur : 3 200 m. Dénivelé : – 260 m
Vous êtes sur un site mégalithique. On le présente comme le « pic de la Vierge ». Il faudrait parler plus exactement du « pic à vierge(s) ». Cette nuance fait toute la différence : la référence est d’abord païenne. C’est seulement ensuite que le nom du lieu a été christianisé. Faut-il y voir, tout d’abord, un lieu de culte païen sur lequel des jeunes filles sont présentées « en sacrifice » ? Les historiens n’ont pas tranché cette question. Quant à la Vierge Marie, mère de Dieu, elle a donc son pic sur ce lieu cultuel dominant le Cap Corse du haut de ses 593 m.
L’endroit, pourtant, a gardé son mystère. Menhir dressé et menhirs couchés, « dalle crucifère » avec une croix gravée (cf les recherches de l’historien Antoine Pieretti) et nécropole rupestre découverte en 1912, prouvent l’importance cultuel du lieu. Un abri sous roche, d’énormes rochers tatoués de trous travaillés par le vent et l’eau (petre tafoni) : la nature offre, ici, quelques unes de ses œuvres les plus austères et en même temps, les plus malicieuses. Chapeau claque, oiseau pointant son bec, tours Eiffel sommaires, cheminée courbe, excroissances étranges : découvrez cet ensemble de créatures baroques. On pense, pour ces dernières, à la villa Palagonia à Bagheria, près de Palerme en Sicile. Prenez le temps de « visiter » ces rochers qui se dressent au-dessus d’un maquis épais. Au printemps le lieu est magique : les romarins bleus, presque violets, rivalisent avec la bruyère blanche qui illumine la couverture végétale, flots immobiles d’un océan vert.
Reprenez ensuite votre chemin. Commence alors la descente sur Barrettali. La piste est blanche sous le soleil. A certains endroits, elle paraît vertigineuse. Elle offre une vue imprenable sur cet amphithéâtre aux gradins de maquis dont la scène, tout au fond, serait la plage de Giottani, minuscule entre terre et mer. Paysage de Méditerranée, paysage grec : les à-pics face à l’horizon immense ont quelque chose de vertigineux. Mais paysage toscan aussi : autour de l’église paroissiale de Saint-Pantaléon se dressent de sombres cyprès pointus. Au fond, encore, les hameaux de A Chiesa, U Poghju, A Torre, E Mascarracce semblent s’accrocher aux pentes folles qui tombent dans la mer.
La piste ensuite change de couleur. Elle est brune et moins raide. En plein après-midi, quand le soleil est déjà vers le couchant, vous sentez la puissance de ses rayons. La chaleur embrase le paysage. L’air semble vibrer. La terre rend ses parfums de myrte et d’immortelle.
Vous arrivez à point nommé à l’endroit de la piste où commence le chemin qui vous conduit à U Petricaghju. Il est fait d’ombre et de lumière et vous apparaît comme un havre de fraîcheur après la piste solaire que vous venez de quitter. Observez les trois énormes pierres plates qui font pont au-dessus du ruisseau.
Vous arrivez à l’entrée du hameau. Sur la route, en contre-bas, se dresse la chapelle Saint-Jean-Baptiste et ses rondeurs baroques. Arrêtez-vous sur le parvis engazonné de la petite chapelle régulièrement entretenu par la famille Liccioni. Une marche, devant la porte d’entrée, est en dalles de schiste vert-bleu de la carrière de Teghja fosca du hameau de U Petricaghju. Cette même pierre a été utilisée à Pietracorbara pour réaliser le « nez de parvis » de la chapelle de Saint-Léonard qui marque le début du Chemin de Lumière. En quittant la chapelle, prenez les escaliers qui descendent sur votre droite et continuez jusqu’à Li Olmi. Quittez le hameau par la route (sur votre gauche). Au bout de 200 m prenez, sur votre droite, le beau sentier empierré et bordé par un muret traditionnel. C’était, au XIXème siècle, le chemin ordinaire qui allait d’un hameau à l’autre puis grimpait vers les hautes terres. Les chênes-liège forment, sur le chemin, une très belle voûte verte et noire. Il longe, maintenant, les premiers mausolées des grandes familles barrettalaises puis rejoint la route près du cimetière.
Quelques pas encore et vous atteignez le bâtiment de l’ancienne confrérie situé à l’arrière de l’église paroissiale de Saint-Pantaléon. Sous les cyprès, à l’entrée du cimetière, une modeste fontaine vous attend. Après lui avoir dit « bonjour » (car il faut toujours dire « bonjour » aux fontaines) étanchez votre soif et rafraîchissez-vous car le soleil ne vous quittera pas de sitôt. Il vous accompagnera jusqu’à son coucher, plus tard, sur l’horizon. Il vous restera alors, la Lumière de cette journée particulière.
Photo : Dominique Liccioni