Voici un beau témoignage de Chantal Giannoni, habitante du Jura, qui a fait le Chemin en solitaire. Elle raconte:
Hameau de Lapedina, Cap Corse, 21 octobre 2013. Ici commence mon aventure, toute étoilée des petites croix d’or du balisage. D’ici s’élance une symphonie étourdissante d’espaces infinis, de ruisseaux de soleil cascadant sur les ondulations du maquis d’automne, de parfums envoûtants. Ici naît le Chemin de Lumière qui vous mène du lever du soleil sur la marine de Pietracorbara à l’est du Cap Corse jusqu’à son coucher dans le golfe de Barrettali, à l’ouest.
Il est 8h30 quand j’entame, devant la chapelle Saint Pancrace qu’inonde le soleil nouveau, mon ascension vers la crête, au lieu dit Sellole, à 970 m d’altitude.
Vous êtes ici en Corse et si vous n’avez pas encore compris, le Chemin se charge de vous l’expliquer : pianu, pianu, il fait déjà chaud et la montée est rude. Ici, il faut prendre le temps de vivre, de respirer, d’écouter, de regarder. Ici il faut savoir s’arrêter, réinventer un autre tempo. Il faut, pour la comprendre, savoir s’abandonner à la terre corse, lui faire confiance, l’écouter se raconter et raconter l’histoire des hommes qui ont vécu là. Il faut la laisser vous pénétrer et vous transformer, pas après pas.
Je ne vous raconterai pas les fontaines, les ruines, les murets moussus, les senteurs… Le Chemin doit se vivre, à chacun de tresser le sien. Je vous dirai simplement qu’on en revient différent, grandi, apaisé, enrichi, émerveillé. Des miettes de lumière plein le coeur…