La date de construction de Saint-Guillaume – San Guglielmo – n’est pas connue. On sait seulement qu’en 1740 l’évêque de Nebbiu confie à l’abbé Sauveur Giudicelli la mission de restaurer l’édifice qui menace ruine. Orientée est-ouest, la chapelle est entourée de lieux-dits qui attestent de l’importance cultuelle du site. Une chapelle préromane – San Martinu – aujourd’hui disparue, s’élevait en dessous du sanctuaire actuel. Saint-Guillaume est aussi la chapelle de deux hameaux : E Mascaracce et U Poghju.
C’est la plus grande des chapelles de la commune. Elle a d’ailleurs servi de « vice-paroisse » au moment de la construction de Saint-Pantaléon (1775-1822). L’édifice a été remanié à plusieurs reprises. L’actuel maître-autel en stuc date, par exemple, de la seconde moitié du XVIIIème siècle. Il possède des éléments ornementaux très particuliers : des pieds d’animaux le soutiennent ; dans le médaillon central on distingue deux ailes asymétriques étonnantes ; les « gradins » de l’autel s’élèvent avec audace et mouvement. La façade de style néo-classique est datable de la seconde moitié du XIXème siècle.
Saint-Guillaume possède aussi un retable du début du XVIème. Il a été restauré et se trouve actuellement dans l’église paroissiale de Saint-Pantaléon.
On aimera aussi deux anges en bois peint, dits « cérophéraires » qui semblent dater de la fin du XVIIème siècle. Ils devaient tenir une corne d’abondance formant un pique cierges aujourd’hui disparu.
La statue de Saint-Guillaume (ermite ) est dressée dans une très belle chasse de bois réalisé par Antoine Mattei, menuisier qui a exercé son talent au XIXème siècle.
Les yeux du saint sont en verre et sa robe, noir et or, est traitée au pinceau avec un soin extrême.
Enfin, la chapelle Saint-Guillaume possède les ossements du dernier frère, Servite de Marie du couvent de l’Annonciade de Cunchigliu (1820). Il est enterré près du chœur, dans la nef.