La chapelle Saint-Jean-Baptiste – San Ghjuvanni Battista – est la première des chapelles du Chemin en redescendant sur Barrettali. Par sa situation, elle offre un avant-goût magistral de ce qui attend le visiteur : un mariage subtil entre la ronde harmonie des formes et l’âpreté des lieux. Les lignes douces du Baroque répondent à l’à-pic vertigineux du site. Tout, ici, est à la fois sombre et solaire : le toit en arrondi de l’édifice, monté en lauzes extraites de la carrière toute proche de Teghja fosca (l’ardoise foncée), brille au-dessus de l’écrin ténébreux du maquis. Au fond, la mer, « cuirassée d’argent », découpe la côte en zigzags.
Saint-Jean-Baptiste est la chapelle des hameaux de U Petricaghju et Li Olmi. Elle a été construite vers 1870. En 1879 les habitants commandent au peintre corse Paul Mathieu Novellini, un tableau représentant Saint Jean-Baptiste prêchant. Mais, pour obtenir un bon prix, ils groupent leur achat avec celui des propriétaires de la chapelle privée Saint-Vincent-de-Paul à Li Olmi qui, eux aussi, souhaitent faire réaliser une oeuvre. Le peintre s’acquitte de cette double commande et consent une remise aux paroissiens.
Saint-Jean-Baptiste a gardé intact son style : façade en courbes, encadrée de « pots à feu » typiques du baroque ; joli parvis d’herbe verte régulièrement coupée; proportions équilibrées des masses. L’édifice ressemble à celui de la confrérie Sainte-Croix près de l’église Saint-Pantaléon.
Au titre des curiosités, on retiendra une belle croix de bois incrustée de nacre et montée sur socle. Elle est appelée « croix de Jérusalem », car elle a été ramenée de Terre Sainte probablement au cours de la seconde moitié du XIXème siècle.
[…] la chapelle décrite par « Chemin de lumière » […]