Le Chemin vient de s’enrichir de sculptures qu’un artiste anonyme a installées entre Sellole (sommet du Chemin, à 970 m d’altitude) et Valle di Luri (en direction de la piste qui conduit à Barrettali). Il s’agit de neuf “guetteurs” (voir photos) qui se dressent, le long d’une distance de 800 m, sur le Chemin et servent de cairns pour mieux se repérer. Il a posté un message sur le mail de l’association. En voici l’essentiel :
“Je confie mes œuvres au bon vouloir du vent…” écrit l’artiste qui a placé des pierres dressées sur le Chemin, des pierres tout en longueur qui ressemblent à des guetteurs, à des passeurs. Elles aident les randonneurs à trouver le sentier. “En dressant chaque pierre, en la verticalisant, je l’humanise. Être debout, tendre vers le ciel, c’est ajouter du sens à la matière. Pour construire mes œuvres, écrit-il, chaque pierre est choisie avec précaution, avec précision. Comment va-t-elle épouser la lumière ? Comment va-t-elle se laisser envelopper par elle ? Comment va-t-elle briller et montrer le Chemin ? Car ces guetteurs, mes passeurs, accompagnent le randonneur. Il avance de figure en figure. Chacune l’oblige à lever les yeux et à regarder plus loin, pour accrocher son regard au prochain repère. Et ainsi se fait le Chemin que des traces -balises, cairns, sculptures, dégagement du sol- rendent intelligible.
Je confie mes œuvres au bon vouloir du vent, de la pluie, des vaches et des chèvres qui parcourent ce chemin. Mes œuvres, ajoute le sculpteur, ne sont pas éphémères. Elles sont vulnérables. Vous, les hommes, respectez-les ! Ne les bousculez pas dans le vide, ne les jetez pas à terre. Ne les tuez pas !
Si mes œuvres sont vulnérables, alors je le suis aussi car je suis lié à mes œuvres. Non pas parce qu’elles procèdent de moi, mais parce que, si elles disparaissent, j’en suis diminué. Voilà pourquoi, aussi, je veux rester anonyme”, conclut l’artiste.