Grands Tours – I gironi
Comment découvrir une vallée du Cap Corse avec un regard neuf ? Comment apprendre à lire un même paysage en l’observant depuis des lieux différents ? C’est pour répondre à ces questions que Chemin de Lumière a lancé, en mai 2023, ses « chemins de Grands Tours –I gironi ».
Au départ, le Grand tour fait référence à une tradition aristocratique anglaise qui a vécu du XVIIe au XIXe siècle et qui consistait à former les jeunes hommes à la culture et aux arts européens et principalement italiens. On organisait pour eux un voyage de plusieurs mois à travers l’Europe. Puis ils rentraient chez eux et on les mariait. Dans le Cap, le Grand Tour ne dure que quelques heures. Il est intense. On y parle de nature et de patrimoine. La découverte est celle d’un paysage.
Chaque Grand Tour s’inscrit dans un trajet en boucle inférieur à 8 km, avec un dénivelé maximum de 300 m. La balade n’excède pas 4 heures.
Le parcours emprunte des chemins communaux ou des tracés déjà existants. Les balisages sont variés.
Il est possible d’imprimer la version papier à partir d’un document pdf proposé sur le site. Ce document est aussi disponible, toujours en version papier, à la mairie de la commune concernée.
PIETRACORBARA
CIRCUIT
GRAND TOUR –U girone–
Circuit en boucle de 6,8 km
Dénivelé : 258 m
Durée : 3h30
Balisage : variable, en fonction du tronçon.
Niveau : moyen
Le départ se fait au parking de l’église Saint-Clément situé avant le Ponticellu, premier hameau de la commune qui borde le CD 232.
Quitter le parking et traverser la route à la hauteur du chemin qui conduit à l’Ornetu. Prendre ce sentier qui conduit au hameau. En arrivant à celui-ci, face à la tour génoise du XVIe siècle, prendre à droite les quelques marches puis prendre encore à droite jusqu’à un escalier sous voûte sous laquelle vous vous engagez. Poursuivre par la trouée aux escaliers taillés dans la pierre qui s’ouvre en face de vous (un épais tuyau noir vous accompagne durant quelques mètres). Sur le terrain plat, prendre le chemin en face qui grimpe sous les châtaigniers. Vous êtes sur le chemin de la Croce. Il s’agit d’un chemin historique qui relie le hameau d’Ornetu à celui de Lapedina. Les processions du Vendredi Saint empruntaient cette sente sur 170 m de dénivelé.
Arrivé à Lapedina suttana, suivre la route du haut jusqu’à la maison des Trois Maries (plaque sur le pilier du portail) et poursuivre votre marche par le sentier en face de vous. Vous arrivez bientôt en vue d’énormes chênes multiséculaires (notre photo). Ils se dressent juste au-dessus de vous. Vous pouvez vous y arrêter afin d’y admirer leur ramage ou poursuivre votre chemin. Vous atteignez rapidement une route. Empruntez-la sur trente mètres avant de vous diriger vers la fontaine sous voûte que vous apercevez, en face de vous, légèrement sur votre gauche.
Vous voilà arrivé à la fontaine de Lapedina. Vous entamez, à présent, la deuxième partie de la balade entre les hameaux de Lapedina et de Curtina, longue de 2,5 km. C’est la partie la plus difficile du parcours qui nécessite concentration, prudence et vigilance. De cet ancien chemin cadastré, très utilisé au XIXe siècle, il ne reste plus qu’un trajet dégradé par les pierres tombées des murets et les carcasses de châtaigniers foudroyés par l’incendie dévastateur de 1990. Tout, ici, rappelle la société agropastorale qui a disparu après la Première Guerre mondiale. Non loin du chemin que vous parcourez se trouve, d’ailleurs, Vecchjulacce, un vieux hameau ruiné enfoui sous les ronces.
Sur cette portion du sentier, suivre la rubalise rouge et blanche autour des troncs. Après la maisonnette au toit à une pente (notre photo), vous passez deux fois le cours d’eau. Le premier (A Muligna) et le second torrent (l’Olmu) sont impétueux en hiver avec une belle cascade à l’Olmu (notre photo). Attention, à ces endroits, les rochers sont glissants. Vous disposez de mains courantes pour vous aider à passer les ruisseaux.
Pour en savoir plus sur ce trajet, consultez le site de Petra Viva.
Après 1h40 de marche, vous atteignez une piste. Descendez-la jusqu’à la route (D32). Vous entrez dans le hameau de Curtina. Traversez la placette qui sert de parking jusqu’aux escaliers en pierres dressées (ricciate). Tournez à gauche et descendez jusqu’à la fontaine en pierres sèches de Curtina suttana (notre photo). Après la fontaine, poursuivez votre descente par la gauche. Les escaliers s’arrêtent, remplacés par un chemin de terre encadré par un mur (à droite) et des châtaigniers (à gauche). Vous arrivez sur une route en cul de sac. Tournez à droite, toujours en descendant. Désormais, un balisage bleu vous guide. Suivez-le jusqu’à la fin de votre parcours. Vous êtes sur le trajet de la balade des ponts et des fontaines de Petra Viva. Pour en savoir plus sur cette randonnée, rendez vous sur le site de l’association.
Le chemin vous mène jusqu’au pont du Guadubughju qui enjambe le fleuve Pietracorbara. Il s’agit d’un pont dit génois, car probablement édifié entre le XIVe et le XVIIIe siècle, période durant laquelle la Corse appartenait à la république de Gênes.
En suivant toujours le balisage bleu, vous avancez sur un chemin encadré par deux murs. Vous distinguez, en surplomb, sur votre droite, plusieurs châtaigniers malmenés par les incendies à répétition qui ont parcouru cette zone. Après quelques minutes de marche vous tournez à gauche puis de nouveau à gauche. Vous êtes maintenant sur une sente qui domine la rivière. En été, elle prodigue une fraîcheur bienvenue. Vous vous rapprochez d’elle jusqu’à un raidillon à attaquer sans forcer car la montée est rude. Vous êtes à découvert. Le maquis vous entoure. Sur la colline où vous vous trouvez vous apercevez, en face, les hameaux en enfilade : Selmacce, Pietronacce et même Curtina, plus au sud-ouest dans la vallée, où vous vous trouviez tout à l’heure. Vous arrivez au point haut de votre trajet. Le sentier amorce maintenant une descente assez franche, d’abord au milieu du maquis puis en sous-bois. Ne perdez pas de vue le balisage bleu. Il vous permet de rejoindre un sentier qui surplombe de nouveau la rivière. Elle vous accompagne, désormais, jusqu’au pont génois du Ponticello. Vous découvrez l’ensemble remarquable pont-fontaine (notre photo) sur l’ancienne route (strada vecchja) qui conduisait à la marine avant la construction, en 1851, de l’actuel chemin départemental (CD 232). Poursuivez sur ce chemin en laissant le pont sur votre gauche. Quatre cents mètres plus loin, vous traversez la rivière. Vous entamez votre dernière montée dans une oliveraie avant d’atteindre le cimetière de la commune. Vous empruntez l’étroit passage entre le cimetière et le presbytère. Vous débouchez sur le terre-plein de l’ensemble paroissial –église, clochers, bâtiment de l’ancienne confrérie.
Vous êtes revenu au point de départ du Grand Tour de Pietracorbara.
Descriptif du Grand Tour de Pietracorbara (version à imprimer)
TOMINO
CIRCUIT
GRAND TOUR –U girone–
Circuit en boucle de 3,7 km
Dénivelé : 170 m
Durée : 1h30
Balisage : point et rectangle jaunes jusqu’à la piste. Puis la suivre jusqu’au village.
Niveau : facile
En arrivant au village de Tomino (hameau de Mandolacce), suivez le panneau « Église ». Il vous conduit près de Saint-Nicolas, un édifice baroque (XVIIIe siècle) inscrit aux Monuments historiques en 1991. Vous pouvez y faire stationner votre véhicule.
En tournant le dos à l’église, vous découvrez, en face de vous, une petite route en ciment. Prenez-la. Devant vous se dresse un palmier gracile et, à l’horizon, la masse sombre de l’île d’Elbe. Descendez la route, puis les escaliers en pas d’âne. Vous arrivez sur une route. À cet endroit, tournez à droite. Après quelques mètres, s’ouvre, en face de vous, un large chemin. Prenez-le. Vous entrez dans le dédale d’anciens jardins vivriers aujourd’hui totalement disparus. À a Noce –c’est le nom du lieu-dit- les oliviers inclinent leurs branches et vous font une haie d’honneur. Et les chênes ont poussé sur les restanques délaissées par les hommes.
Marchez encore pendant 900 m. Déportez-vous alors sur votre gauche pour observer I pozzi di i meli, des bassins en cascade qui retenaient l’eau pour l’arrosage des jardins (notre photo).
Revenez sur le chemin principal. Vous arrivez, après 1,2 km depuis le départ, au lieu-dit a Serra. Vous êtes à 195 m d’altitude et désormais vous avez quitté le sous-bois pour progresser et monter, à découvert, dans le maquis. Après 300 m, à l’altitude de 202 m, prenez à droite. Vous entamez la montée jusqu’au Monte Grossu, un mamelon de schiste travaillé par le vent. Vous découvrez, à droite, la plaine de Rogliano, le port de Macinaggio et les îles Finocchiarola. À gauche –au sud- s’étire le village de Meria et ses toits colorés.
Vous montez toujours, direction plein ouest. Vous atteignez une piste qui va vous permettre de grimper jusqu’à une croix (notre photo). Elle domine le flanc sud de la vallée de Tomino. Elle n’est pas directement sur le chemin. Vous la voyez depuis la piste. Elle est accessible à partir du réservoir situé en hauteur, sur votre droite. Un chemin tracé à gauche du réservoir vous y conduit en moins de 100 m. Vous avez atteint le sommet de la balade qui culmine à 340 m d’altitude.
Après cet aller-retour à la croix, reprenez la piste principale qui rejoint le hameau de Poggio par le sentier de la Croix, précisément.
Avant d’atteindre les premières maisons, vous longez U Corsu, un espace planté d’oliviers. Ce lieu accueille des spectacles et des rencontres. C’est un point d’animation de la commune. Vous poursuivez votre chemin, qui vous mène à l’église Saint-Nicolas. Vous passez devant la chapelle funéraire (notre photo) de la famille Orlandi (seconde moitié du XIXe siècle) aux imposants pinacles. Vous êtes arrivé au point de départ de la balade.
Profitez de votre présence à Poggio pour visiter ce hameau typique du Cap Corse, avec ses deux tours –l’une ronde et l’autre carrée, qui datent du XVIe siècle-et la petite chapelle dédiée à Saint-Roch fêté, chaque année, le 16 août.
Cette balade peut être faite tous les jours. Les samedis et dimanches, en matinée, les chasseurs de la commune organisent –durant les périodes autorisées- des battues aux sangliers. Si votre intention est de randonner le samedi matin ou le dimanche matin, renseignez-vous à la mairie (04 95 35 42 37) sur le lieu de l’éventuelle battue.