La chapelle conventuelle de l’Annonciade – l’Annunziata – fait partie d’un ensemble comprenant un lieu de culte (la chapelle), un clocher-tour et un couvent. Ce dernier est aujourd’hui en ruine. En 1848, la paroisse de Barrettali est dédoublée : Cunchigliu est constitué en paroisse autonome, et, en 1854, on fait de même avec le hameau de Minerviu, situé entre Pino et Barrettali.
L’ensemble conventuel de Cunchigliu est mentionné en 1573. Il est tenu par l’ordre des Servites de Marie. Le principe de l’ordre des Servites est le suivant : il accepte de s’installer dans une pieve (canton) si un lieu de culte y est construit par les habitants de la communauté d’accueil. C’est le cas à Cunchigliu. Quand les moines servites s’y installent, ils sont au nombre de huit.
Le chœur de l’église est élevé dans le premier quart du XVIIème siècle et le couvent est ouvert en 1790. Au début du XVIIIème siècle, l’église connaît de nouvelles transformations. Une voûte est construite à partir de 1873 par l’architecte Pietro Giuseppe Simonpietri, originaire de Cagnano et marié à Barrettali. Il double le volume de l’édifice en rehaussant la nef et en l’allongeant. De la chapelle primitive, il ne reste plus que le chœur et une chapelle latérale dédiée à Notre-Dame-des-Sept-douleurs. On y trouve une très belle Mater Dolorosa datant du XIXème siècle.
Plusieurs autres œuvres sont intéressantes, parmi lesquelles trois tableaux de Paul Mathieu Novellini (1831-1918). Le peintre corse a peint notamment, une Vierge assise dans les nuées, l’enfant Jésus debout sur son genou gauche. Il remet le Rosaire à Saint Dominique, agenouillé (1913).
Un autre tableau mérite une attention particulière : il représente les âmes du Purgatoire que saint Antoine Abbé s’efforce de sauver. On admirera la simplicité et la vérité des visages et le côté obsédant des flammes. Cette œuvre n’est pas signée. Elle est datée de la fin du XVIIème siècle.
La chapelle conventuelle conserve, aujourd’hui encore, un charme indéniable. Un olivier pousse en face de la porte d’entrée. L’esplanade engazonnée du sanctuaire est vaste et belle. Le lieu justifie qu’on y consacre un long moment de visite.